samedi 29 décembre 2007

Le vélotaf

Le vélotaf, c'est quoi ?

vélotaf ou vélotaffe [velotaf] nom masculin
étym. XXIe s. vélo-boulot-écolo ; contraction populaire

* Bicyclette utilisée comme moyen de transport sain pour se rendre sur son lieu de travail. Faire du vélotaf : vélotaffer. A vélotaf ; (critiqué) en vélotaf ; sur son vélotaf. "Pour être en forme et préserver la planète, le vélotaf leur apparut comme l'alternative à l'automobile la plus évidente" (H.de Balzac).
* Par ext. Vélotrain, vélofac, vélochomdu, vélopotes, vélobus, véloplage, véloshopping, etc.
> déplacement à vélo effectué dans un but utilitaire et qui n'exclut pas le plaisir.



Si vous utilisez votre vélo pour vous rendre au boulot ou pour tout autre but utilitaire, Vélotaf.com est le forum de référence pour trouver les réponses à vos questions. Plus que de simples discussions pratiques sur les itinéraires, la sécurité et les équipements, vous y trouverez aussi des discussions traitant l'engagement du vélotaf ainsi que sa considération sociale et politique. En somme, une multitude d'idées déterminant ce simple acte matinal : choisir son vélo plutôt que sa voiture.

lundi 17 décembre 2007

Le vélo a un prix, notre esprit aussi

Angers, par une initiative aussi imparfaite qu'originale, fut une des rares villes à proposer un système entièrement gratuit de mise à disposition de bicyclettes.

Jugeant probablement les retombées pratiques insuffisantes au regard de l'enjeu - le centre ville sera très prochainement inaccessible à la circulation automobile mais le vélo n'est pas devenu pour autant le premier mode de déplacement des angevins - la municipalité actuelle - certainement peu satisfaite de l'impact médiatique de l'opération - en une parfaite illustration du consensus apolitique (qu'est-ce que je parle mal, c'est "transcendant les clivages" qu'il faut dire) qui caractérise notre époque, s'entend avec l'opposition pour faire de l'éco-affichage à peu de frais.

Et pour cause, il n'en coûtera au vainqueur des prochaines municipales que ton intégrité, ami cycliste.

Je m'explique.

A moins d'être récemment rentré de tes vacances passées dans une autre galaxie (en vélo, chapeau), tu as nécessairement eu vent de cette réussite interplanétaire que fut l'entrée en service du Vélib'.

Pour sûr, on a davantage entendu parler en quelques mois des utilisateurs branchés de ce nouveau service que de tous les cyclistes urbains anonymes (et dangereux, et irresponsables, et...) depuis le début du millénaire. Touché par la grâce Delanoienne, la mairie a donc laissé glisser l'idée, applaudie presque sans condition par l'opposition municipale, de décliner cette fomule à la sauce angevine. Nul doute qu'ainsi la dimension cycliste de la douceur angevine sera bien mieux reconnue. Tant pis si les jeunes de "I Love Angers" (qui distribuent des tracts pour Béchu sans bien évidemment n'avoir aucun rapport avec l'UNI/UMP, ah, ah, ah) se précipitent à confondre vélo et vélib' et à ne reconnaître qu'à ce dernier la qualité de "mode de déplacement propre et économique".

Un peu léger pour s'énerver me diras-tu.

Pourtant...

Certes, je n'ai pas la prétention de t'apprendre qu'un grand entrepreneur français se trouve derrière la mise en service des vélib' parisiens. Je ne t'apprendrai pas non plus qu'il a fait - grassement - fortune grâce à la publicité.

Sais-tu en revanche comment s'est faite cette fortune ?

Pour faire simple, une collectivité publique possède son espace public (la rue, les équipements collectifs...) et en réglemente l'usage. Toute "occupation" de cet espace doit satisfaire certaines exigences, et notamment donner lieu au paiement d'un droit d'occupation. Decaux fut un des pionniers de l'affichage publicitaire et conçut un modèle dont le succès ne s'est pas démenti depuis. En fait, les villes ont cru faire une bonne affaire en obtenant de ce grand philanthrope l'implantation d'abribus et de plans de ville, en l'échange de notre liberté visuelle (désolé, j'aime pas plus la pub que toutes les autres formes de manipulation mentale) puisque celui-ci encaisse les sommes versées par les annonceurs pour placarder leurs réclames de mauvais goût un peu partout sur notre passage.

Au fil d'une extension constante de ce modèle, de montages contractuels douteux et de péripéties judiciaires s'étalant sur des années, nous en sommes parvenus à la situation qui prévalait jusqu'à peu : les communes, habituées à accepter la pollution publicitaire en échange de l'installation et de l'entretien d'un mobilier urbain souvent luxueux et parfois inutile, sont devenues de fait le premier appui des publicitaires dans l'espace public.

Non contents de nous vendre leurs gros cubes à longueur d'années, ils voudraient en prime que la petite reine vienne ajouter sa caution !

Sous prétexte de balancer 2000 enclumes pour bobos qui n'auraient jamais envisagé de mettre leurs fesses sur un vélo sans le buzz médiatique qui va autour, ils ne proposent rien de moins que d'amener nos esprits à associer ce fantastique moyen de transport qu'est la bicyclette à la pub, histoire d'enraciner celle-ci encore plus profondément...

Perso, ça ne me convient pas comme deal, et n'y vois pas une réaction provinciale, s'il-te-plaît, c'est simplement que j'accorde un peu de valeur à ce qui se passe entre mes deux oreilles (et aussi un peu à ce qui se passe entre les tiennes).


Le vélo, c'est la voiture du futur

Le vélo, c'est la voiture du futur. A moins que ce ne soit la voiture qui soit le vélo du futur...

Michel de Broin, canadien et artiste contemporain, a retiré toutes les composantes superflues d'une Buick Regal 1986 pour réduire au minimum le poids du véhicule tout en en conservant l'apparence. La carrosserie a ensuite été équipée d’un ensemble mécanique constitué de quatre pédaliers autonomes permettant aux passagers de former un groupe autopropulseur. Une transmission a été mise au point afin de transmettre la puissance fournie par les passagers aux roues motrices et faire varier la démultiplication entre cyclistes et roues afin d’assurer leur accouplement progressif pour les démarrages. Capable d’atteindre une vitesse maximale de 15 km/h, cette voiture modifiée porte la résistance au culte de la performance à un niveau inédit. Mise à la disposition du public, cette voiture à propulsion partagée a permis à quelques volontaires de circuler dans les rues de New York afin de ralentir un peu plus le flot de la circulation.


samedi 15 décembre 2007

Flash mob à vélo

Un "flash mob", terme anglais, traduit généralement par foule éclair ou mobilisation éclair, est le rassemblement spontané d'un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer quelque chose de particulier avant de se disperser rapidement. Généralement organisé au moyen d'Internet, les participants ne se connaissent pas pour la plupart.
Le Flash mob peut se révéler être un outil efficace pour une nouvelle forme de convivialité urbaine, de contestation et une réappropriation de l'espace public, comme nous le démontrent les cyclistes urbains de Lübeck (Allemagne du Nord).




En savoir plus sur les flash mob...

dimanche 9 décembre 2007

Ceci n'est pas un horodateur

Le cycliste peut détourner certains objets urbains de leur fontion première ou de leur utilisation. Aprés y avoir accroché son vélo, cette drôle de machine que l'on nomme horodateur pourra accessoirement servir d'horloge, quant au stationnement interdit, il revêtira un non-sens. Ces détournements cyclistes démontrent en partie comment, à vélo, l'on échappe au système technico-social lié à la voiture.














"Un des grands aspects oubliés de la voiture, c’est son énorme capacité à transformer l’espace autour de nous et nos modes de vie. On acquiert pas simplement une voiture, on acquiert aussi toute une nouvelle relation à l’espace et au temps, de la pollution, du bruit, des amis différents, des relations différentes, un statut différent, un travail pour la payer, et des infrastructures énormes qui incluent entre autre, des routes, des voies rapides, des stations essence, un habitat disséminé, des hôpitaux pour les blessés, des garages, des parkings et des horodateurs, c’est ce qu’on peut appeller le système technico-social lié à la voiture."
(citation de François Schneider - source : Les renseigments généreux)

samedi 1 décembre 2007

Petroleum party à Angers

La fin de l'ère du pétrole bon marché va irrémédiablement entraîner la fin du monde tel que nous le connaissons. L'échéance, proche, nous laisse très peu de temps pour éviter le chaos. Les solutions existent-elles ? N'est-il pas déja trop tard pour chercher une alternative au pétrole ?
Nous pouvons certes dés à présent envisager la sobriété enérgétique dans un contexte flagrant de gaspillage. La seule issue possible consisterait donc, en premier lieu, à amorcer la décroissance pétrolière.

La fin du pétrole bon marché peut être vue comme une catastrophe, mais aussi comme une fantastique opportunité de diminuer le trafic insoutenable et de relocaliser l'économie. Pour en arriver à ce modèle d’alter-développement, c’est dès à présent qu’il faut amorcer une véritable révolution écologique et sociale des mentalités. Chaque jour qui passe apporte davantage d’éléments de preuve que notre mode de vie d’aujourd’hui condamne tout simplement notre existence de demain. La décroissance semble donc inévitable, mais sera-t-elle socialement juste ? Si l'on ne s’empare pas rapidement de la question, nous pouvons craindre que le capitalisme, fort de son extraordinaire capacité de récupération, ne s'en charge, au profit exclusif des dominants, et surtout au grand préjudice de l'humanité.

En Grande-Bretagne - pays reconnu depuis les années 1980 pour son avant-gardisme en matière de politiques sociales et imité depuis quelques années déjà par les froggies d'outre-manche - certains (oh, des doux dingues sans pouvoir; juste leur 1er ministre, quoi...) ont pu suggérer l'instauration de quotas individuels d'émission de carbone. Chacun aurait un droit contingenté d'émission, et tous ses achats, tous ses déplacements, toute sa consommation, y compris pour le chauffage ou la cuisine, seraient décomptés de ce montant maximal. Bien entendu, des dépassements seraient inévitables (on estime ainsi qu'à l'heure actuelle, si l'on divise par la population mondiale la quantité de CO² que la planète peut absorber, un aller-retour aux Etats-Unis en avion équivaut à 1 an de quota individuel...), et assortis d'un prix. Aux pauvres - éventuellement écologistes de longue date et refusant depuis toujours de prendre part au massacre - les restrictions dures, aux riches - marchands d'armes, de lotissements, de crédits, de véhicules tous terrains Ushumachin ou de temps de cerveau disponible - la possibilité, grâce au marché des "droits à émettre", de récupérer les quotas et donc de s'approprier de manière exclusive les attributs de la civilisation de surconsommation occidentale. Qui n'a jamais rêvé de disposer d'un réseau de milliers de kilomètres d'autoroute pour soi tout seul n'a jamais couru le trophée Andros, comme c'est le cas de Jean-Pierre Pernaut, notre Victor Hugo du 21 ème siècle...

Bref, la démocratie va mal. Et en la matière, hors le dialogue et l'échange de vue entre les premiers intéressés (et notamment nous les citoyens concernés de la France d'en bas), point de salut. Alors que l'on cherche à nous isoler toujours davantage et à nous mener au repli sur nous-mêmes, il pourrait être bon de multiplier les initiatives pour affirmer notre confiance en nous-mêmes et en la justesse de nos vues et pour diffuser l'information sur ce qui finira très prochainement par rattraper notre société dans son ensemble. Les rassemblements ne sont pas encore interdits, profitons-en.

Parce que, Grenelle ou pas, nous préférerions décider de nous-même des adaptations à mettre en oeuvre, parce que nous n'entendons pas demeurer passifs pendant que TF1 et l'ORTF nous indiqueraient la marche à suivre, parce que nous n'entendons pas laisser le champ libre à la mise à l'index des seuls comportements individuels qui ne ferait que préfigurer le fascisme de demain, pourquoi ne pas envisager un rassemblement à l'occasion du seuil de dépassement du baril de pétrole à 100 dollars, pour une petite balade spontanée à vélo ?

A défaut d'un banquet digne de 1848, nous pourrions toujours ensuite prendre un moment pour échanger nos vues sur l'avenir...

(cliquez sur le flyer pour l'aggrandir,
suivez patiemment la hausse inévitable du cours du baril
et
préparez-vous à faire la fête !)